Cette petite femme était en fait une GRANDE DAME… (Louise, belle-fille)
Dans les petits pots les meilleurs onguents. Le petit gabarit de Gisèle cachait des trésors d’amour, de patience, et dans les dernières années, elle a fait preuve d’une grande résilience…
Elle a été une vraie bonne MÈRE de son époque.
Nourrir une famille de sept avec un seul salaire demandait une bonne gestion du budget. Son mari étant souvent absent, elle devait s’occuper de tout. Elle allait à l’épicerie chaque jour chercher les denrées pour confectionner les repas. Repas qui finissaient toujours avec des tartes dont elle servait des portions gargantuesques.
Elle n’avait pas souvent de demande pour elle, elle avait l’habitude de s’effacer…mais, « m’a dire comme on dit » elle savait passer un message sans en avoir l’air. Et elle savait auquel de ses fils demander quoi selon la nature de sa demande.
Malgré le fait que la famille ne roulait pas sur l’or, elle a toujours fait en sorte que personne ne manque de rien. Étant une des plus âgées de sa famille, elle recevait aussi ses frères et sœurs avec plaisir.
Les amis des gars étaient les bienvenus, elle réservait à tous un excellent accueil. Malgré sa charge de travail avec une maisonnée de sept, elle préférait avoir ses gars à la maison avec les amis que de s’inquiéter.
Puis les blondes ont fait leur entrée… la table s’allongeait et tous les vendredis c’était la réunion. Le plaisir était présent dès qu’on franchissait le seuil de la porte. « Amusez-vous » qu’elle disait quand venait le temps de partir…
Ces habitudes ont bien solidifié les liens entre les frères, ancré l’esprit de famille. Ils sont tombés dans la marmite, tout-petits.
Tous ceux qui se sont joints à la famille, ont tout de suite vu que le clan se tient. Tout le monde met la main à la pâte pour les corvées, s’entraide dans les coups durs. Elle a transmis à ses fils son sens de la solidarité, de l’entraide.
Voir grandir ses cinq fils, les encourager à faire ce qu’ils souhaitaient dans la vie, être là pour les écouter, les voir se caser, les voir devenir parent à leur tour, mais s’inquiéter pour eux même après qu’ils aient quitté la maison, c’était sa mission. Elle peut dire mission accomplie.
Une fois les garçons partis, elle s’est permis de penser à elle. Après le décès de son mari, Fernand, elle partait souvent magasiner ou marcher au jardin botanique avec son amie Pierrette et d’autres dames de la paroisse.
Elle était une bonne marcheuse et elle a participé aux cours de danse donnés au sous-sol de l’église jusqu’au moment où elle a commencé à avoir des problèmes avec son cœur, à l’âge de 87 ans.
Aux soupers mensuels de la paroisse, une fois le repas terminé, on la retrouvait sur le plancher de danse avec son amie Pierrette jusqu’à la fin de la soirée. Les danses de ligne n’avaient pas de secret pour elles; elles étaient infatigables.
Elle a toujours aimé être bien coiffée. Edith, la plus jeune de ses petits-filles avec qui elle avait développé une relation privilégiée, lui aura permis de garder ce petit plaisir jusqu’à la fin en lui rendant visite chaque semaine, tant que cela a été possible, pour lui « faire les cheveux ».
Elle a été appréciée de tous, elle avait cette grande capacité d’écouter, elle parlait peu. Elle appréciait chaque appel, chaque visite. C’étaient ses seuls plaisirs depuis que ses forces l’abandonnaient.
Elle a pu dans la dernière année, malgré la pandémie et tous les bouleversements qu’elle a apportés dans nos vies, voir à quelques reprises, les membres de sa famille et ses arrières petites-filles.
Elle aura été malgré nous, isolée à la fin, toujours à cause de la pandémie, et privée de se sentir entourée de l’amour de toute sa famille. Elle nous manquera mais ses dernières années ont été difficiles et nous sommes heureux de la savoir libérée de ses contraintes physiques.
Nous espérons qu’elle a trouvé la paix, et l’amour infini de Dieu en qui elle avait toute confiance. Nous l’aimerons toujours et chérirons son souvenir.